Il fait très beau, ce dimanche matin, et Jean est
fermement décidé à aller faire une balade à vélo
avec Paul. Alors qu’il fait part de son projet à son
épouse, cette dernière lui indique que l’idée est
excellente, mais que le vélo du fiston a déraillé
le mercredi précédent au parc, et qu’elle n’a pas
été en mesure de repositionner correctement la
chaine.
Il lui semble, ajoute-t-elle, que des outils sont
nécessaires pour ce faire. Or, elle indique ne pas
avoir été en mesure de les trouver, au regard du
bazar ambiant régnant dans le garage.
Jean, un brin vexé par la pique de Marie, se lance
alors dans une grande tirade visant à expliquer
à cette dernière qu’il sait, quant à lui, parfaitement
se retrouver dans son garage, et qu’il aura
tôt fait de régler ce petit problème.
Marie, taquine, prend les paris.
Après avoir jeté un rapide coup d’oeil au vélo,
Jean conclut, comme Marie, qu’il convient effectivement
de démonter la roue arrière pour
repositionner correctement la chaine. En effet, la
bicyclette ne dispose pas d’un dérailleur.
Qu’à cela ne tienne, il file au garage chercher les
outils nécessaires au desserrage de la roue. Mais il faut bien reconnaître que l’état de désordre
qui y règne est important. En réalité, les
Goujon n’ont jamais réellement pris le temps de
l’aménager depuis leur déménagement,
quelques mois plus tôt. Ainsi, outils disposés
pêle-mêle côtoient, dans un joyeux capharnaüm,
cartons divers, et déchets en attente d’être bennés.
Jean, de plus en plus agacé, est obligé de reconnaître
que la tâche, apparemment simple, va
s’avérer en réalité ardue.
Après 15 minutes d’archéologie, il finit par dénicher
la boîte à outils renfermant la clé tant
recherchée. Il essaye la clé de 14... trop petite...
la clé de 16... trop grande. Enfin fixé, il se met
en quête de celle de 15.
Après avoir cherché à deux reprises, les mains
pleines de saletés, et une petite coupure au doigt
en prime, Jean se rend à l’évidence : la clé de 15
est introuvable !
Au bord de la crise de nerf, Il se résout finalement
à solliciter un voisin. Incroyable de perdre
autant de temps pour de telles bêtises, ronchonne-
t-il !
Il est plus de midi quand le vélo est enfin réparé.
Deux heures ont été perdues, la matinée est en
partie gâchée.