La matrice gains efforts

Jul 22 / Sébastien Lo Presti
À titre personnel l’on a souvent tendance à prioriser les actions que l’on aime réaliser et ou celles impliquant un effort faible.

Ce ne sont pourtant pas toujours celles qui sont les plus en lien avec nos objectifs personnels. Cette situation peut facilement être transposée au domaine de la gestion de projet.

La matrice gains efforts est un outil utile pour aider à prioriser des initiatives, c’est le cas d’application que nous allons plus particulièrement développer dans cet article.

Matrice gains efforts, intérêts


La matrice gains efforts permet de prioriser les projets selon leur impact et relativement à l’effort nécessaire à leur mise en œuvre.

C’est un outil qualitatif qui permet facilement de dégager des priorités.

Matrice gains efforts, principes de construction

La matrice est construite sur la base d’un tableau listant toutes les actions envisagées et dont il s’agit de hiérarchiser l’importance.
Chaque action est cotée en fonction du gain attendu :
  • 1, correspondant à un gain faible ;
  • 2, correspondant à un gain moyen ;
  • 3, correspondant à un gain fort ;


Le gain (on peut aussi parler d’impact) est défini au regard de son adéquation avec les enjeux de l’organisation et de ses ambitions stratégiques. Il peut être financier (augmentation du chiffre d’affaires ou de la marge, amélioration de la trésorerie, réduction des coûts), ou non financier (augmentation de la satisfaction client, suppression d’un risque de non-conformité, etc).

L’effort à engager est coté selon le même principe :
  • 1, correspondant à un effort faible ;
  • 2, correspondant à un effort moyen ;
  • 3, correspondant à un effort fort.


L’effort à engager sera notamment estimé au regard des investissements induits, de la charge projet et du niveau d’expertise requis, de la faisabilité technique, ou encore, par exemple, de la profondeur des changements entrevus.

Dans le cadre d'un projet, les cotations sont réalisées avec une équipe transverse pour éviter qu’elles ne reflètent qu’une vision locale.
Elles donnent lieu à l’identification d’un indice de priorité calculé en multipliant le gain attendu par l’effort nécessaire à la mise en œuvre.
Les actions scorées sont alors reclassées par ordre décroissant d’indice de priorité.
La matrice vient compléter le tableau. Elle permet de communiquer et de visualiser la distribution des projets suivant les deux critères gains et efforts de mise en œuvre.
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Matrice gains efforts, cas d'application 

Dans la mesure où la matrice gains efforts permet de prioriser la réalisation d’actions, son champ d’application peut s’avérer extrêmement large. On peut ainsi l’utiliser dans la vie courante, par exemple, pour mieux gérer son temps, aussi bien que dans le cadre d’une démarche projet.

Dans le cadre d’une démarche Lean Six Sigma, la matrice gains efforts pourra notamment être utilisée :
  • Pour construire un plan de progrès, elle permettra alors d'identifier les initiatives à prioriser ;
  • En phase I d’un projet Lean Six Sigma DMAIC, pour sélectionner les solutions les plus pertinentes à déployer.

Matrice gains efforts, avantages et limite

Dans le cadre d'un projet, le recours à cet outil présente de nombreux intérêts :

D'abord, la matrice gains efforts est généralement construite en équipe. Dans cette optique, les décisions qui en résultent sont susceptibles de favoriser plus largement l'adhésion.

Ensuite, la matrice gains efforts, permet d'aborder la priorisation sous un angle rationnel : les décisions résultent d'une analyse dont les étapes peuvent être discutées, elles ne reposent pas sur le seul avis, généralement du plus gradé ou du plus charismatique du groupe.

Enfin, la matrice gains efforts est un outil visuel qui présente l'avantage d'une relative simplicité d'usage.

Au-delà des avantages évidents que cet outil procure, nous lui voyons une limite majeure. 

Nous le savons tous, il n'est pas si aisé qu'il y parait d'estimer le temps nécessaire à la réalisation d'une action. L’on a généralement tendance à surestimer le temps nécessaire à la réalisation d’une tâche simple, et à sous-estimer celui nécessaire à la réalisation d’une tâche longue. Or, bien souvent, l'effort sera considéré à l'aune du temps nécessaire à la mise en œuvre de l'action. Pour contourner cet écueil, le chef de projet pourra proposer à l'équipe de recourir à la méthode PERT à 3 points. Celle-ci permettra d'estimer de façon efficace le temps nécessaire à la réalisation d'une tâche.
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À propos de l'auteur

Sébastien Lo Presti
Passionné par les sciences sociales, la gestion de projet et le management de la qualité.

Animé par la volonté de partager et de transmettre des connaissances.

Je suis par ailleurs cofondateur de Lean en ligne, organisme de formation spécialisé en Excellence Opérationnelle.