Gestion de projet, développer son assertivité

Sébastien Lo Presti
Le bagage technique, la rigueur, la méthode mobilisés par le chef de projet sont autant d’atouts pour réussir. Mais les aptitudes personnelles ne doivent pour autant pas être négligées ; conduire un projet est avant tout une aventure humaine. On parle de Soft Skills pour désigner ces aptitudes relationnelles et personnelles. Parmi ces Soft Skills, l’assertivité occupe une place déterminante.

Assertivité : de quoi s’agit-il précisément ?

L’assertivité, qui vient de l’anglais « assertiveness », désigne une attitude à la fois d’affirmation de soi et de respect d’autrui. Se comporter de façon assertive consiste donc à écouter, à s’exprimer et à défendre ses positions sans empiéter sur celles des autres. Cela revient à adopter une attitude de fermeté sur ce qui n’est pas négociable et de souplesse sur ce qui l’est, de façon à développer des relations à la fois plus efficaces et plus harmonieuses.
L’assertivité, désigne à la fois une aptitude relationnelle et un mode de communication.

L’assertivité n’est ni :

  • L’agressivité : qui se traduit souvent par des attaques, de l’ironie, ou de la méchanceté ;
  • La passivité : qui se traduit souvent par l’évitement et le déni ;
  • La manipulation : qui se traduit souvent par la ruse et la dissimulation.


Adopter une étude assertive consiste ainsi à :

  • Prendre conscience de ses émotions, sentiments, et besoins ; alors même que l’environnement professionnel nous enjoint souvent à les dissimuler ou à les juguler ;
  • Être en mesure de les formuler sans agressivité, et dans le respect des émotions, sentiments, et besoins d’autrui. L’assertivité repose ainsi sur l’authenticité, l’écoute et la fermeté.


Faire preuve d’assertivité consiste à sortir d’une logique de confrontation pour opter pour une logique de compromis basée sur le principe « gagnant-gagnant ».
L’image qui nous parait le mieux caractériser l’assertivité est celle de la main de fer dans un gant de velours.

Pourquoi faire preuve d’assertivité ?

En mode projet, les bénéfices pouvant être escomptés d’une attitude assertive sont nombreux. Nous en voyons trois majeurs :

Améliorer sa force de conviction et ses relations interpersonnelles.
La communication est primordiale dans le cadre des projets, faire preuve d’assertivité permettra au chef de projet d’être plus percutant et plus convaincant. Il saura construire des messages plus adaptés à ses interlocuteurs et l’adhésion aux propositions sera favorisée par une posture d’ouverture et d’échange. L'adoption d'une attitude assertive est notamment tout à fait adaptée à la pratique du feedback ;

Prévenir les conflits et savoir mieux les gérer lorsqu’ils surviennent.
Une conduite assertive va en outre concourir à mieux accompagner le changement, les conflits et les résistances sont sereinement accueillies et traités sans détours. Les choses sont claires pour les acteurs, le périmètre de ce qui est discutable, comme celui des figures imposées est formellement circonscrit ;

Favoriser l’émergence d’idées nouvelles.
L’assertivité, enfin, peut favoriser l’intelligence collective. Le climat de confiance construit par le chef de projet permet de libérer de la place pour la créativité, les initiatives, le goût de l’échange.
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Travailler son assertivité, quelques pistes selon Smith

Manuel J. Smith, psychologue américain, a édicté dans son ouvrage, When I say no, I feel guitly, (1975), une liste de droits qu’il propose de s’accorder à soi-même pour travailler son assertivité :

  1. Le droit de juger ses propres comportements, pensées et émotions
  2. Le droit de ne pas justifier son comportement et d’en donner des explications ;
  3. Le droit d’accepter ou non de proposer des solutions aux problèmes des autres ;
  4. Le droit de changer d’avis ;
  5. Le droit de ne pas savoir et de l’exprimer ;
  6. Le droit à l’erreur et l’acceptation des conséquences qui en découlent ;
  7. Le droit d’affirmer une vision personnelle potentiellement divergente au sein d’un groupe ;
  8. Le droit de prendre des décisions en apparence illogiques ;
  9. Le droit de ne pas comprendre et de l’exprimer ;
  10. Le droit de marquer un désintérêt pour quelque chose et de l’exprimer cordialement ;
  11. Le droit de dire "non" sans se sentir coupable.


Le développement de l'assertivité, et plus généralement des Soft Skills, s'avère aujourd'hui tout aussi prépondérant que les techniques projets à proprement parler (Hard Skills).

À propos de l'auteur

Sébastien Lo Presti
Passionné par les sciences sociales, la gestion de projet et le management de la qualité.

Animé par la volonté de partager et de transmettre des connaissances.

Je suis par ailleurs cofondateur de Lean en ligne, organisme de formation spécialisé en Excellence Opérationnelle.
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