En 1980, le MIT (Massachusetts Institute of Technology) transpose le TPS et le diffuse sous le terme de Lean management.
Le Lean se développe au-delà du secteur automobile à partir des années 2000, puis s’étend aux activités de services dans les années 2010.
Malgré son antériorité, le niveau de maturité des organisations vis-à-vis de ces démarches est très hétérogène. Elles se sont ainsi parfois traduites par l’adaptation seule des outils, voire, par des
approches opportunistes essentiellement focalisées sur la réduction des couts et celle des stocks sans logique globale, débouchant sur des améliorations souvent localisées, de faible importance à long terme et rejetées par les opérationnels. L’état d’esprit du Lean est sans nul doute l’élément qui a manqué aux sociétés occidentales pour en tirer pleinement partie.
Ces dérives dans le déploiement des méthodologies Lean nous paraissent pour la plupart attribuables à une vision uniquement productiviste de la performance, à une obsession de toujours vouloir faire plus avec moins, à la vénération des chiffres et au manque de considération des Hommes, pourtant
au cœur de la création de valeur ajoutée. Obsession de la performance à court terme, volonté de préserver des prérogatives décisionnelles et effets de modes managériales, ont ainsi souvent contribué à diffuser le Lean sans discernement, aboutissant à des contradictions voire des contresens avec ses principes fondamentaux.